COMMUNIQUE DE PRESSE GUINNEE

Le 23 Décembre 2008, suite au décès du Président Lansana Conté, une junte militaire dirigée par le CNDD que préside le Capitaine Moussa Dadis Camara, s’est emparée du pouvoir, avec la promesse d’organiser les élections dès 2010 où ni le chef de la junte ni les membres du gouvernement qu’elle a mis en place ne devraient faire acte de candidature.

Mais depuis un certain temps, des manœuvres politiciennes orchestrées par le chef de la junte visent à remettre en cause ces engagements et à réclamer la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara.

Les forces vives de la Guinée, composées des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile ont décidé de s’opposer à la candidature éventuelle du Capitaine Dadis Camara, en organisant ce 28 Septembre 2009, une marche pacifique pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel. La date du 28 Septembre symbolise le NON historique de la Guinée en quête d’indépendance, à de Gaulle et qui devait consacrer l’accession de ce pays à la souveraineté internationale le 2 Octobre 1958.

La manifestation organisée ce 28 Septembre 2009 a été réprimée avec férocité dans les premières informations sur le bilan de cette répression font état de plusieurs dizaines de victimes par balles. Cinq leaders de Partis présents à la marche ont été arrêtés il s’agit de :

Cellou Dalein, Diallo de l’UFDG, ancien Premier Ministre,

Sidya Touré de l’UFR, ancien Premier Ministre,

Mouctar Diallo du NFD

Jean Marie Doré de l’UPG

Bah Oury S.G de l’UFDG

Nous fondant sur les dispositions du Pacte International relatif aux droits civils et politiques de la Charte de l’Union Africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, le Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la bonne gouvernance, la démocratie et les élections, auxquels la Guinée est partie, les organisations signataires du présent communiqué :

– Condamnent fermement les crimes commis par les forces de l’ordre par l’utilisation de moyens disproportionnés pour disperser une manifestation pacifique au cours de laquelle on aurait dénombré des dizaines de morts.

– Lancent un appel pressant à la CEDEAO, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne et au système des Nations Unies à travers le Groupe International de contact sur la Guinée en vue d’engager des enquêtes pour identifier les responsables et commanditaires de ces tueries.

– Exigent la libération immédiate et sans condition des leaders politiques et des citoyens guinéens arrêtés.

– Appellent à la mobilisation de la société civile africaine pour la démission de la junte militaire et le retour à l’ordre constitutionnel.

Fait, à Dakar le 28 Septembre 2009

Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme (OGDH)

La Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO)

Le Collectif des Organisations de la Société Civile Sénégalaise pour les Elections (COSE)

Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits de l’Homme (ROADDH)

La Coalition de la Société Civile pour la Paix et le Développement Démocratique en Côte d’Ivoire (COSOPCI)

Mouvement Nigérien pour la Défense et la Promotion des Droits de l’Homme et des Peuple (MNDHP)

L’Association pour la Promotion de la Femme et de l’Enfant du Bénin (APFE)

Forum de la Société civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO) section Côte d’Ivoire

Alternative Leadership Groupe (ALG) Togo

Club Union Africaine- Côte d’Ivoire

Centre pour la Gouvernance Démocratique (Burkina Faso)