DECLARATION DE FOSCAO (FORUM DE LA SOCIETE CIVILE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST) FACE A LA SITUATION POLITIQUE EN CÔTE D’IVOIRE – 8 décembre 2010

LES FAITS

Contrairement au premier, le second tour de l’élection présidentielle tenu le 28 novembre 2010 en Cote d’Ivoire n’a pas échappé aux violences post électorales.

Des faits, il ressort que le 2 décembre 2010, le Président de la CEI a rendu public les résultats du second tour dans un délai autre que celui consacré par le droit électoral ivoirien selon lesquels, M. Alassane OUATTARA est vainqueur avec 54,10% des voix contre 45,90 % pour M. Laurent GBAGBO. Le Conseil Constitutionnel devant cette situation, s’auto

saisit le même jeudi 2 décembre afin de proclamer les résultats définitifs. Le vendredi 3 décembre 2010, le Président du Conseil Constitutionnel, après avoir invalidé les résultats de sept (7) départements tous situés en zone CNO (Centre Nord Ouest) déclare M. Laurent GBAGBO vainqueur de l’élection présidentielle 2010 avec 51, 45 % contre 48,55 % pour M. Alassane OUATTARA.

Le samedi 4 décembre 2010, M. Laurent GBAGBO prête serment devant le Conseil Constitutionnel au Palais Présidentiel quand M. Alassane OUATTARA dont l’élection est reconnue par la communauté internationale est investi en qualité de Président de la République de Côte d’Ivoire.

Juste après ces décisions, SEM CHOI, Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies a certifié les résultats de la Commission Electorale indépendante (CEI).

Ces faits témoignent de ce que l’élection présidentielle a plongé le pays dans une crise sans précédent avec deux présidents et deux gouvernements.

ANALYSE DES FAITS

En 2007, sous l’initiative du Président Laurent GBAGBO, l’Accord Politique de Ouagadougou a vu le jour créant l’espoir d’une sortie de crise par la voie des urnes. Le peuple ivoirien dans toutes ses composantes s’est investi sans relâche dans la mise en œuvre du chronogramme consensuel établi par les signataires de cet accord. Les différents candidats à l’élection présidentielle dans un code de bonne conduite se sont engagés à respecter les résultats des urnes.

La communauté internationale, en vue d’accompagner les efforts de paix de la Côte d’Ivoire a apporté sa contribution indéniable pour la tenue d’élections justes, crédibles et transparentes.

La société civile ivoirienne, consciente de son rôle d’éveil, d’éducation et de sensibilisation des populations s’est impliquée dans la mise en œuvre du processus électoral. Par exemple, le FOSCAO-CI a pris une part active non seulement dans la sensibilisation des populations sur le sens du vote mais il s’est attelé à observer les deux tours de l’élection présidentielle dans plusieurs régions de la Côte d’Ivoire notamment dans les régions du Denguélé, de la Vallée du Bandama, du Sud Comoé, des Lagunes et d’Abidjan.

C’est pourquoi, le FOSCAO-CI exprime son indignation face à la décision du Conseil Constitutionnel d’invalider les résultats de plusieurs départements où le vote s’est déroulé dans la sérénité et le calme dans la plupart des bureaux de vote.

L’impasse politique qui replonge le pays dans la misère sociale, le désespoir total et le tribalisme dévoile selon le FOSCAO-CI le manque de sincérité de certains acteurs politiques, la fragilité des accords politiques et l’influence négative du politique sur le droit. L’impasse montre également les limites de la méthode du consensus retenue par la Commission Electorale Indépendante (CEI).

RECOMMANDATIONS

Au regard de tout ce qui précède, le FOSCAO-CI :

salue les pressions de la communauté internationale et de la CEDEAO en particulier afin que le choix du peuple ivoirien soit respecté ;

félicite l’ONUCI pour le travail remarquable

souhaite que la communauté internationale maintienne ses pressions jusqu’à la résolution définitive de la crise ivoirienne ;

demande aux populations de maintenir le calme afin d’éviter les pertes en vue humaine ;

exhorte les acteurs politiques à faire preuve de sagesse et à privilégier l’intérêt national ;

demande le traitement équitable de l’information dans les médias publics en particulier la télévision ivoirienne et la radio nationale pour éviter la rupture définitive de la cohésion sociale.

demande au CNCA(Conseil National de la Communication Audiovisuelle) la levée immédiate de l’interdiction de diffusion des chaines de télévision et de radio en Côte d’Ivoire

 

Pour le FOSCAO-CI

La Coordinatrice Nationale

Nathalie Koné